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L’Abécédaire de la Réinvention, 2012.icon

Scholarships & Residencies - Institut des Futurs Souhaitables, Paris.

Maud Louvrier Clerc initie au cours de sa résidence à l’Institut des Futurs Souhaitables lors de la Lab
session 2 (un voyage intellectuel de 9 mois avec une trentaine de personnes) un « Abécédaire de la
Réinvention ». Pour ce livre, elle convie les membres de l’expédition à choisir un des 26 mots qu’elle a
sélectionné pour former cet abécédaire. Ses mots ont été préalablement sélectionné par ses soins au
vue de leur intérêt particulier pour le futur, parce qu’ils portent en eux les germes de la transition.
Suite à un protocole où elle fait intervenir le pouvoir de la couleur et de l’intuition, chaque membre de
la LAB2 a choisi 1 mot parmi les 26 mots qui forment L’Abécédaire de la Réinvention.


Action, Famille, Richesse… elles leurs proposent de réinterroger le sens de ces 26 mots, puis de convier
un proche ou une personne qu’elle admire à s’y pencher à son tour, comme le lecteur à sa suite.


Le livre final regroupe ainsi 52 co-auteurs, dont la journaliste, autrice et réalisatrice Pascale d’Erm
Gasselin, le sociologue Michel Maffesoli, le prospective Mathieu Baudin, le chef d’orchestre Pejman
Memarzadeh, la directrice des documentaires du Groupe Canal+ Christine Cauquelin, Fabrice
Bergeron, Administrateur de la délégation à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques
au Conseil économique, social et environnemental etc


« Pour explorer les Futurs, la bonne idée est de voyager en compagnie. Des compagnons d’aventures
désireux d’explorer demain, alchimie subtile de gens qui se rassemblent mais surtout qui ne se
ressemblent pas. Prenez des capitaines d’industries, des stratèges de grands groupes, des financiers,
mélangez-les à des décideurs d’ONG, de groupes média, de collectivités territoriales, d’institutions
d’État. Invitez des entrepreneurs mus par l’énergie d’un mode projet et des chômeurs porteurs d’une
reconstruction de vie et mettez-y en résidence un journaliste et un artiste pour chroniquer cette
expédition....


Choisissez-les ouverts et bienveillants. Commencez par construire avec eux les désaccords. Pour
dépasser la polémique, entrainez-les à la controverse. Archivez les avis minoritaires… qui sait, ils sont
peut-être la clef d’équations à venir. Partant du principe que ce que nous partageons le mieux, ce sont
nos contradictions, en parler est un premier acte concret d’empathie et entraine de facto à voir l’autre
comme une ressource complémentaire plus qu’une différence insurmontable. C’est un bon début…


Ces voyageurs ne sont pas des doux rêveurs mais des rêveurs de possibles. L’inspiration sera d’autant
plus forte qu’ils prendront la mesure d’un monde qu’ils s’apprêtent à quitter, qu’ils prendront
conscience de tous les tipping points, ces seuils critiques au-delà desquels l’irréversibilité est engagée.
Bouleversement climatique, érosion de la biodiversité, raréfaction des ressources, sécurité
alimentaire, explosion démographique, impasse de la gouvernance mondiale. Voilà le monde tel qu’il
est, et voilà les frontières au-delà desquelles la résilience ne sera plus une question de croyance mais
une condition nécessaire d’adaptation à une nouvelle réalité.


Cette aventure est une maïeutique moderne et singulière. Elle permet à des voyageurs volontaires du
siècle qui vient de changer de prismes, de s’apercevoir que le futur n’est pas une abstraction mais une
germination, et ainsi d'apprécier le bruit de la forêt qui pousse et non plus seulement celui de l’arbre
qui tombe. S’ouvrir à l’émergence d’où qu’elle vienne. Repérer les patterns, les points communs, les
récurrences, les signaux faibles partagés qui pourraient préfigurer un nouveau mode de vivre
ensemble. Échanger avec des hackers, des artisans du libre, des architectes d’invisible, des happy-
culteurs, des designers de monnaies, des objecteurs de croissance, des bio-imitateurs, des co-
révolutionnaires, des transitionners et commencer à sentir un élan, un mouvement, la genèse d’une
révolution profonde, la préfiguration d’un Monde d’après.


Ces explorateurs savent que l’expérimentation sert à apprendre et pas nécessairement à réussir.
L’important pour eux, c’est d’essayer et surtout de partager. Un échec ou un succès fera l’objet d’une
restitution de même qualité. Ils sont animés d’une philosophie qui libère tout le monde : Au pire, ça
marche ! »


Mathieu Baudin, directeur de l’Institut des Futurs Souhaitables